Très tôt, lorsque je me réveille le matin, j’ai une pensée pour l’oiseau qui se réveille aussi juste avant que le jour ne se lève ; et nous nous retrouvons tous deux silencieux.
Nous écoutons la marche du monde. Le vent. L’arbre. Le ciel. Le souffle. Une espérance. La montée de l’aube.
Un point de rupture.
Il y a un monde qui commence aujourd’hui.
Qui fait ses premiers pas.Nous sommes hors de propos lorsque nous parlons de sauver le monde. Il nous faut plutôt œuvrer à la restauration du monde. Le monde est une œuvre inachevée, l’homme est un être inachevé, et nous ne sommes pas des sauveurs. Mais nous sommes tous, chacun à notre manière, des artisans et des ouvriers. Œuvrons de nos mains, de nos idées, de nos rêves, à la création de ce qui est beau, juste et bon. Accordons-nous de nous étonner, de nous émerveiller, de nous attendrir.
Alors, l’oiseau et moi, nous restons dans le silence.
Un silence comme une fenêtre pour laisser entrer le jour. Un doute. Un possible. Une autre vérité peut-être. Celle de l’autre. Celle que j’avais hier. S’accorder de pouvoir accueillir la vie toute entière. L’aimer. Et par cet amour, devenir soi-même un nouveau point de départ.
Il n’est nul besoin d’aller au plus haut de la montagne, au plus profond des océans, au plus sondable de l’invisible. Il y a près de moi un ami, une femme, une mère, une terre. C’est là où je suis attendu.
Tout ceci n’est qu’une grande invitation. Nous sommes conviés. A reprendre la marche du monde différemment.
Sans grande action, sans crédo, sans idéal que celui de pouvoir s’endormir le soir et se dire:
« Aujourd’hui j’ai regardé, touché et senti avec ce que j’ai d’amour pour le monde et pour moi. Ainsi, j’ai contribué à la restauration du monde. »
Tout le reste n’est que bavardage.
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Poète, Écrivaine, Conférencière
Spécialiste en Médecine Traditionnelle Indienne
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