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Nous sommes la génération de la tombée du jour

Nous sommes la génération de la tombée du jour. 

D’une société en déclin. Nous ne serons peut-être pas celle qui remettra le monde debout, mais nous serons celle qui en accompagnera la marche. 

Nous commencerons à genoux, les paumes sur la Terre et dans le silence d’un aveu nous saurons lui dire: “J’ai entendu.” 

La fatigue des sols, le cri de l’animal, l’agonie et la désolation. J’ai entendu. 

Alors, après que toutes les larmes aient été versées, après que toutes les pertes aient été pleurées -nous entendrons autre chose. La fissure de la coquille. La sève montante de l’arbre. La clameur du vent annonçant un printemps sans tumulte et sans bruit. 

Aujourd’hui, tout est brouillard et tout est bruit car toute société qui se pressent caduque et qui assiste à son renversement, s’accroche désespérement. Pourtant, ce renversement est un renouvellement. 

Notre génération sera une génération solidaire. 

Jusque là, l’homme s’est considéré le seigneur et non le serviteur du vivant. Sa vie n’avait que pour but de thésauriser biens et plaisirs pour sa seule jouissance, dans l’oubli que sa propre vie ne relève pas de son appartenance. Dans la nature, rien ne vit pour et par soi, mais tout vit pour le collectif, le plus grand que soi. Les arbres ne mangent pas leurs propres fruits, la rivière ne boit pas sa propre eau. Souvenons-nous que nous ne respirons que par la grâce d’un arbre et d’un ciel, que notre corps est le fruit de tous les fruits de la terre. A quoi sert cette spiritualité ou cette matérialité comme course à plus de joie, plus d’abondance, plus de compréhension; si l’homme en face de moi est sans toit et sans pain? 

Notre génération sera une génération de bâtisseurs. 

Jusque là, nous ne savions que diviser et opposer. Détruire et lutter. Désormais, là où existait une frontière, nous créerons des ponts et des ouvertures. Car si nous sommes la génération de la tombée du jour, nous sommes aussi la génération de l’aube qui se lève, face à un jour qui reste encore à construire. C’est cela l’espoir: c’est de planter la graine et de voir la fleur, c’est de regarder la nuit et de voir l’aube. 

Dans ma nuit ce soir, j’ai le regard fixe à mon étoile et un profond sentiment de responsabilité m’anime. Car elle me regarde aussi. Non pour me juger mais pour nouer une amitié. Elle me dit :

“Pourquoi as-tu deux jambes, si ce n’est pour marcher?

Deux bras, si ce n’est pour étreindre?

Un cœur, si ce n’est pour donner?” 

Elle me dit: “ Lève toi maintenant. Et comme moi, abreuve le monde de ta propre lumière.”

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